Voir Toronto du 35e étage
C'est en 1974 que je suis allé à Toronto pour la première fois, pour participer à un atelier terrain en géographie urbaine, avec un professeur qui connaissait très bien Toronto et sa grande région. C'était sans aucun doute la meilleure façon de découvrir la ville, pour la comprendre vraiment. Et surtout l'apprécier. Car j'apprécie cette ville, qui n'a rien à avoir avec Montréal, mais qui n'a rien à lui envier non plus. Dans sa partie centrale, elle est peut-être plus proche de New York à certains égards, de certains coins de Manhattan et de Brooklyn surtout. J'y suis retourné régulièrement, depuis. Assez souvent, afin de mieux la connaître. Je ne m'en lasse pas. Toronto est une ville qui n'a de cesse de changer, de se transformer. En quittant la ville, chaque fois on pense en avoir fait le tour, mais quand on y revient, il y a à encore quelque chose de nouveau à découvrir, justifiant par là une nouvelle visite.
L'été dernier, je me suis retrouvé pour quelques jours au 35e étage d'un édifice qui en comptait une cinquantaine, au centre-ville de Toronto, sur Front Street West, tout près de la tour du CN. L'appartement était plutôt quelconque même si les propriétaires de l'immeuble parlait d'une "luxury suite" ; mais la référence au luxe ne signifie ici qu'une seule chose : cher. L'appartement était quelconque, mais il offrait néanmoins des vues inédites sur la ville, des vues qui nous sont impossibles de la rue. Depuis le 35e étage, j'avais accès à une autre ville, une autre ville prenait forme, se dessinait.
Les édifices occupaient toutes les vues qui se révélaient à moi, sur près de 145 degrés, certains magnifiques, d'autres beaucoup moins. J'ai donc photographié des immeubles, que magnifiaient parfois les lumières du matin ou celles de fin de journée ; ou même celles, plus électriques, des bâtiments.
J'ai retenu ici sept photos de ces quelques jours en hauteur, des photos prises sur les quelques jours de résidence, des photos prises parfois le matin, parfois le soir, parfois la nuit. Elles sont présentées en ordre chronologique en quelque sorte : depuis tôt le matin jusqu'à très tard dans la nuit ; mais elles sont toutes de jours différents. Cela donne une manière d'idéal-type, d'une journée en hauteur, qui ne ressemble pas tout à fait à une journée réelle. Mais toutes les journées étaient belles, surtout aux deux bouts de la journée éveillée, lorsque le soleil se levait, ou lorsqu'il disparaissait, pour nous laisser aux lumières artificielles. Chaque jour, les paysages étaient très différents, mais ils étaient toujours magnifiques.
La première photo a été prise alors que le soleil se levait. L'édifice au centre est le Ritz-Carlton de Toronto.
Fuji X-Pro2 18 mm f/11 1/300 ISO 400
La deuxième image de la série représente à peu près la même scène, mais un peu plus tard dans la matinée, alors que le soleil peinait à se frayer un chemin à travers la brume matinale.
Fuji X-E2 12 mm f/2,8 1/250 ISO 400
Durant cette semaine d'été, les couchers de soleil étaient souvent spectaculaires. Les deux photos qui suivent en donnent un aperçu.
Fuji X-Pro2 18 mm f/8 1/60 ISO 800
Fuji X-Pro2 55 mm f/3,5 1/60 ISO 800
Sur la prochaine, on voit le soleil qui vient illuminer la façade d'un édifice qui était déjà doré. Cette couleur or convient tout à fait à Toronto...
Fuji X-Pro2 180 mm f/5,6 1/420 ISO 400
La prochaine photo est celle d'un paysage nocturne. La vue était impressionnante, avec toutes ces lumières, "ces pourvoyeuses d'été", comme le chante si joliment Bashung dans Immortels (la première pièce de son disque posthume, En amont).
Fuji X-Pro2 18 mm f/2,8 1/6 ISO 800
La dernière, de la même scène que la précédente, la même scène que les deux premières, a été prise beaucoup plus tard, au milieu de la nuit, un peu avant que le soleil ne se lève.
Fuji X-E2 12 mm f/2,8 2,5s ISO 800
Le jour allait bientôt se lever, pour une autre journée, pour d'autres découvertes de cette ville étonnante, surtout par les vibrations qu'on y sent.